« Oui, c’est vrais que ça fait un moment que nous ne nous sommes pas vue, concernant les infidèles, j’en est croisés une « petite » dizaine donnant des informations à des Wrath et à des Pride... j'espère que vous ne m'en voudrez pas si je vous dis que je me suis occupé de leur cas... Sinon, je vais très bien et vous ? »

Je souris de toutes mes dents. Décidément, j'aimais bien Saber. Elle était fière, fidèle et impitoyable.

« Merci, c'est très aimable à toi de t'enquérir de ma santé ! Je vais très bien aussi, je viens d'exterminer un petit Sloth, huhu, il n'a même pas réalisé ce qui lui arrivait qu'il avait déjà les viscères à l'air. »

Je la lâchai et me plaçai face à elle, assise sur le manche de ma faux suspendu à l'horizontale, comme à mon habitude.

« Saleté de Wrath, fulminai-je en crachant par terre. Ce fumier ne perd rien pour attendre. Je suis fière de toi, repris-je en plissant les yeux à son encontre. Tu as rempli une mission importante. Peut-être que tu pourrais t'occuper de missions plus importantes... »

Je posai le pied à terre.

« Viens, marchons. »

Je lui pris le bras et l'entraînai à ma suite, déambulant au milieu des stèles et des candélabres. La brume s'était encore resserrée, mais cela contribuait à l'atmosphère particulièrement morbide. Je commentai le décor, l'aspect glauque, ajoutant que ce serait peut-être utile d'ajouter des instruments de torture ici et là. Elle se contentait la plupart du temps d'acquiescer.

« Dis-moi, Saber, qu'est-ce que tu es venue faire ici ? demandai-je soudainement. Tu cherches toujours ta sœur, cet infâme et exécrable fantôme vengeur, qui a embrassé la cause de cette pâle copie de Wrath ? »

« Oui, je cherche toujours cette fichu plaie de fantôme,je suis venue ici en pensant au jour que je l’enverrai une bonne fois pour toutes dans sa tombe »

Huhu, c'est vrai ? Tu ne cesseras jamais de m'épater, Saber. La haine est une sensation tellement agréable... tellement... vitale. Je ne peux vivre sans ma haine, sans ma folie. Je ressens le besoin impérieux de me battre, de torturer, de tuer de la manière la plus sanglante et atroce possible. J'ai besoin de sentir le sang couler le long de mes doigts, m'asperger le visage, dégouliner le long de ma lame...
Je souris à l'évocation de voir Rider Rainsworth gésir [HRP : l'infinitif de « ci-gît », « gisait »] dans mes bras. Mmmh, détruire moi-même ou avec Saber cet immonde cancrelat répugnant... non seulement cela me procurerait un bien fou, mais en plus cela porterait un coup dur à Wrath qui perdrait alors son bras droit.
Mais dans sa tombe ? Oh non, une Wrath telle que ce déchet ne méritait pas de tombe. Je pense que je la défigurerai, l'éviscérerai avant de la jeter en pâture aux immondes nécrophiles qui peuplent la Death Street...

« Mais....vous ? Que faites vous ici ? C’est bien la première fois que je vous croise ici...»

Tiens, c'est vrai, qu'est-ce que je suis venue faire ici, moi ?
Je ne relevai pas la question. Même si, en théorie, elle ne devrait pas demander cela à un supérieur, je l'aimais bien. Elle me semblait prometteuse – bien qu'elle ait encore d'innombrables progrès à faire.
Ah, ça me revient.

« Rien de spécial », répondis-je. « On m'avait dit que les jumelles Envy étaient là et j'avais envie de les envoyer au tapis. Mais visiblement, ce n'étaient que quelques rumeurs. »

Je haussai les épaules mais en réalité j'avais les dents serrées. On s'était moqué de moi. De plus, ce n'était pas contre Catherine et Katherine que je voulais me battre, mais contre Akumu et Yume. Envy est si insipide comparée à elles... Tch.
Nous continuions à marcher tout en parlant. La faim commençait à me creuser.

« Dis-moi, Saber, que dirais-tu de continuer notre conversation autour d'un repas ? J'ai faim. »

Ce n'était pas vraiment une question. En bonne subordonnée, elle n'allait pas refuser, cela allait de soi.